Je remercie les éditions Unicité pour ce très beau livre – nihIL
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Présentation
Tout s’articule autour des ancrages dénudés de notre impatience. C’est là crucial, la parole n’est que la mesure de la distance entre un champ pacifique et le sursis de nos doutes. La cage embarquée de notre liberté, chaine articulée des mots, nous tient pour impuissants à voir les angles et les planéités qui déroulent un réel facsimilé sous nos yeux. Tel est croire que dire c’est voir, et l’impossible aphasie demeure l’espace d’une délivrance facsimilée. Peut-être alors faudra-t-il tenter une évasion dans le son pur apprivoisé d’un mantra désespéré, pour électriser l’ascension. Tel est le travail de la langue lorsqu’on lui ôte la parole. Son accointance avec le temps, cette passoire à mesurer les finitudes, remise toute capacité à revêtir l’indépendance des superficies où exister. Se taire n’est pas renoncer à la parole. C’est espérer la capture de fractions cosmiques d’une vérité intangible. Écrire alors n’est qu’une tentative lacunaire d’énoncer la fertilité cosmique du néant.
Dans ce cas, comment rendre compte de cette aberration tautologique qu’est le réel et sa restitution fractionnaire dans et par le langage. Écrire, fouiller dans l’énergie du langage pour traverser les replis de l’ineptie du réel, puis, interprétation compensatoire, tenter de raconter le vu, qui n’est rien d’autre, absolument, qu’un néant retourné. Écrire le langage c’est tenter une échappée libératoire. Écrire IL, qui est le langage, intangible porte vers l’immensité illocutoire, c’est tenter d’énoncer l’aphasie omnisciente de l’univers.